Peigner la girafe
(ou Salvator Mundi XXIe)
SVETA MARLIER
Acrylique, pierre noire et graphite sur papier
100 x 70 cm – 2020

On entend par « peigner la girafe » le fait de paresser, de ne rien faire d’intéressant.
Selon certaines hypothèses, l’origine de cette expression remonterait à 1827, année où fut montrer, pour la première fois en France, une girafe. Celle-ci avait été envoyée par le pacha d’Égypte, Méhémet Ali, à Charles X. L’anecdote veut que le gardien du Jardin des Plantes, où fut reçue la fameuse girafe, était accusé d’inactivité chronique et que, pour se défendre, il dit qu’il « peignait la girafe ». Toutefois, Claude Duneton, en s’appuyant sur des textes de Jacques Cellard, précise que jusqu’avant les années 1945, aucun texte ne fait mention de cette expression. Cette dernière aurait donc certainement été inventée a posteriori.

Basant son travail sur cette expression, Svetà Marlier a fait le choix de portraiturer son propre fils, obnubilé par le jeu vidéo « Fortnite ».
Mais, en plus d’exécuter une œuvre s’inspirant de l’expression « peigner la girafe », l’artiste souhaitait représenter un Salvator Mundi ou Sauveur du monde du XXIe siècle. C’est également la raison pour laquelle elle a décidé de représenter son enfant, celui-ci étant persuadé de pouvoir sauver le monde derrière son écran. On remarque d’ailleurs qu’il adopte la même position que dans le célèbre tableau de Léonard de Vinci.

Politique De l’autruche
SVETA MARLIER
Acrylique, pierre noire et graphite sur papier
100 x 70 cm – 2020

Selon la légende, l’autruche enfouirait sa tête dans le sable afin de se cacher en cas de danger (technique extrêmement peu efficace). Déjà au Ier siècle, Pline l’Ancien écrivait : « les autruches sont les animaux les plus stupides du monde, elles croient se rendre invisibles en plongeant la tête dans le sable ».
C’est de cette croyance que naquit, au début du XXe siècle, l’expression « la politique de l’autruche » pour désigner le fait d’ignorer volontairement un danger, de nier l’existence de tout problème.
Toutefois, il faut bien garder à l’esprit que cette attitude de l’autruche face au danger n’est qu’une idée reçue. En réalité, si cet animal a souvent la tête près du sol, c’est parce-que c’est là qu’il trouve une partie de sa nourriture. Face au danger, l’autruche aura plutôt tendance à fuir ou à se défendre grâce à la puissance de ses pattes.

En s’inspirant de cette expression, Svetà Marlier a décidé d’exécuter son autoportrait avec un masque lui cachant le visage.
À travers cette image forte, l’artiste cherche à montrer son refus de voir la réalité en face, son refus d’accepter la pandémie actuelle et tout ce qui en découle. Elle explique qu’on peut également, à travers son œuvre, percevoir son côté hypocondriaque et la peur de ce monde réel qui lui échappe.